Je suis originaire du Havre, ville portuaire par excellence, ville d’immigration aussi, ville de mélanges sociaux-culturels importants. Quand l’horizon est sous vos yeux tous les jours, vous pensez forcément à la terre qui se trouve de l’autre côté de l’eau : l’Angleterre pour commencer dès l’âge de 12 ans, en 5^ème, avec le ferry et les premiers mots écrits par maman sur un papier « May I have some water » avant le départ ou encore l’Afrique - du Sénégal, en passant par la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire, puis le Burkina-Faso. J’avais tellement entendu parler des voyages de chasse de papa que je rêvais de m’envoler là-bas dès le plus jeune âge. Des missions humanitaires organisées pendant les 3 mois d’été ont fini de réaliser ce rêve. Puis, il y a eu la Réunion, où j’ai vécu pendant trois années pour participer à la création de la filiale du groupe Danone. Initiation au management de cultures différentes de la mienne - malbars hindouistes, musulmans, créoles – et apprentissage de l’indépendance loin de mes bases.

Je suis le fruit de deux familles juive agnostique et catholique. Mon grand-père paternel a fait la guerre, mais a toujours cru à la force des hommes pour se réconcilier. Mon oncle Michel a vécu en Afrique. J’ai vécu toute mon enfance à Strasbourg, capitale européenne et ville-frontière. Une partie de ma famille paternelle habite en Israël. L’ouverture au monde est naturelle pour moi : c’est la curiosité, la remise en question, l’intérêt pour l’autre, la prise de risque. J’adore découvrir de nouvelles villes, de nouveaux pays, sans avoir lu de guide à l’avance. Pouvoir se perdre, sentir, écouter, apprivoiser de nouveaux espaces, et ressentir en faire partie, c’est un sentiment merveilleux. J’ai pu concrétiser cette soif dans ma vie professionnelle. L’ouverture au monde, c’est ce qui nous grandit. Nous devons l’enseigner à nos enfants plus encore aujourd’hui.